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BONJOUR
Qui pourrait m'éclairer sur les mots déficitaire et déficient ?
Voici mon cas concret qui ne me paraît toujours pas clair même après réflexion. Je suis en poste sur une UPI et j'ai un élève qui a 15 ans ne sait toujours pas lire. Pour son orientation, j'ai pensé à un IMPRO mais on m'a fait remarqué qu'il n'est pas déficitaire donc IMPRO n'est pas pour lui normalement. Mais je comprends pas le sens.

merci pour votre aide à tous

Dans les usages lexicaux ordinaires en France, "déficitaire" et "déficient" sont des termes équivalents, qui renvoient à la ce qu'on nomme le plus souvent la "déficience intellectuelle", expression qui s'est substituée à celle de "retard mental", longtemps utilisée chez nous, et pas encore disparue. L'article très cafouilleux que Wikipédia consacre à cette question est d'ailleurs encore intitulé Retard mental. Vous pouvez vous y reporter pour avoir quelques indications, même vaseuses. A l'opposé, mon site propose une très abondante bibliographie sur La déficience intellectuelle, mais il faudrait des années pour l'ingurgiter...

Ce bouquin est peut-être une bonne introduction à la question :
Denis VAGINAY - Découvrir les déficiences intellectuelles - Col. Trames - Érès - Toulouse - 2005.

Selon moi l'ouvrage majeur reste, de très loin, celui-ci, mais il est extrêmement difficile, même pour des "spécialistes" :
Roger MISÈS - L’enfant déficient mental (Approche dynamique) - Col. Le fil rouge - Section 2 : Psychanalyse et psychiatrie de l’enfant - P.U.F. - Paris - 1981 (2ème édition remaniée) - Édition originale : 1975.

Le plus passionnant est à mes yeux celui-là :
Maurice BERGER - Les troubles du développement cognitif (Approche thérapeutique chez l’enfant et l’adolescent) - Privat - Toulouse - 1992 - Réédité par Dunod - Paris - 1996.

Enfin, le critère de base de la déficience intellectuelle reste la mesure du QI, par des psychologues, avec le WISC. Voir par exemple, même si le texte est vieilli, la nomenclature des déficiences, incapacités et désavantages.

Je me permets de rajouter, même si ça ne cadre pas avec les orientations précédemment fournies, le livre de Jacqueline Gateaux-Mennecier "La débilité légère, une construction idéologique", CNRS édition, 1990.

On y trouve quelques critiques de la psychométrie, et quelques éclairages que j'estime très importants.

Ceci dans une perspective qui n'est pas à proprement parler professionnelle (je veux dire relative à votre métier d'enseignant), mais qui est néanmoins très utile de mon point de vue.

Il me semble que le vocable "déficitaire" a été introduit par la psychanalyse pour qualifier le substantif "versant", induisant une perspective dynamique dans la conception du "retard mental", au moment où elle a commencé à manifester une volonté d'autonomie par rapport à la domination de la psychiatrie infanto-juvénile, dans les années 1970.

pour Bab : attention, il ne faut surtout penser que parce qu'un ado ne sait pas lire, il est forcément déficient.
mEscudie