Psychologie, éducation & enseignement spécialisé
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Charte de Luxembourg

 

Adoptée en novembre 1996
 

Introduction

Cette charte se veut un résumé à l’image des principaux résultats des visites d’étude, des sessions de travail et des séminaires organisés en matière d’intégration dans l’éducation, au cours des quatre dernières années, dans le cadre du programme d’action communautaire HELIOS (février 1993-décembre 1996).

Les idées et les pratiques essentielles ont été comparées et complétées avec des documents-clés concernant l’éducation au niveau européen et international.

L’expérience du programme Helios fournit des exemples de bonnes pratiques sur les valeurs et les philosophies du processus d’intégration. Ces bonnes pratiques ont identifié activement, entre autres, les modalités de bonne coopération entre l’enseignement ordinaire et spécial dans l’optique de la création d’une École pour Tous.

Le mot « École » doit être compris dans son sens le plus large, il vise tout enseignement depuis la petite enfance jusqu’à l’âge adulte.

La charte comporte trois parties : les principes, les stratégies et les propositions.

Par principes nous entendons les principaux énoncés à prendre absolument en considération quand nous parlons d’intégration dans l’enseignement.

Les stratégies font référence aux aspects ou aux actions pratiques à considérer quand nous voulons appliquer les principes généraux.

Les propositions comportent des perspectives et des changements concrets dans le futur.

 

Principes

L’égalité des chances et le droit à la participation sociale de la personne handicapée, supposant une École pour Tous et pour Chacun, quel que soit le niveau d’enseignement et de formation, et ce tout au long de la vie.

L’École pour tous et chacun doit garantir un enseignement de qualité et offrir un accès identique pour tous et ceci tout au long de la vie.

L’École pour tous et chacun entend s’adapter à la personne et non l’inverse. Elle place la personne au centre de tout projet éducatif en reconnaissant les potentialités de chacun et ses besoins spécifiques.

Les parents, en tant que premiers éducateurs de leur enfant, sont des partenaires-clés dans l’éducation de leur enfant. Ils ont le droit de choisir le processus éducatif qui lui convient et ceci dans le respect de la personne.

L’intervention précoce renforce la ré-éducation, l’autonomie, l’intégration sociale et scolaire de l’enfant ayant des besoins spécifiques dès son plus jeune âge.

Pour ce faire, elle est centrée sur les besoins globaux de l’environnement familial.

Une évaluation précise et permanente de la personne et du processus éducatif doit être assurée.

Les possibilités et les facilités offertes par les nouvelles technologies et les recherches scientifiques doivent être utilisées à tous les niveaux d’enseignement et être accessible à tous.

Une approche coordonnée et commune doit être adoptée par tous les acteurs du processus d’intégration.

L’École pour tous et chacun suppose la coordination du processus d’intégration, la concertation de tous les acteurs impliqués. Ces derniers doivent bénéficier d’une formation permanente appropriée et détenir tous les outils et supports nécessaires à la réalisation de leur tâche.

Tout programme de formation doit concourir à une vie autonome et indépendante de la personne dans le domaine social et professionnel, et ceci tout au long de la vie.

Une éducation en milieu ordinaire est un principe de base pour l’École pour tous et chacun.

Les États membres doivent adopter une législation garantissant à tous les enfants en âge scolaire et à tous les adultes, le droit d’accéder à un système d’enseignement ordinaire.

La législation doit être accompagnée de toutes des ressources appropriées.

 

Stratégies

La mise en application de l’École pour tous et chacun implique un système scolaire flexible, capable de répondre aux différents besoins éducatifs spécifiques dans leur complexité variable.

Un enseignant de qualité implique avoir recours à une approche éducative globale, positive, établie sur base des capacités des personnes, surtout dans le cas des personnes, surtout dans le cas des personnes ayant des besoins spécifiques. Il faut éviter d’établir des limites sur une base purement médicale.

Une approche éducative centrée sur la personne doit respecter ses besoins, ses intérêts, ses désirs et doit viser son autonomie.

Les parents doivent pouvoir choisir l’enseignement qu’ils souhaitent pour leurs enfants, et ceci afin de garantir leur participation au développement général de l’enfant. Pouvoir choisir en connaissance de cause implique avoir accès à toute information nécessaire.

Une évaluation précise et permanente s’impose concernant tous les niveaux : les progrès de la personne, le travail en classe et le processus pédagogique global.

Les nouvelles technologies peuvent supprimer les barrières en permettant un accès plus facile à l’individualisation de l’enseignement et de l’apprentissage, ainsi qu’une amélioration de la motivation. L’enseignement peut être élargi par l’apport de nouvelles stratégies d’apprentissage offertes par la télématique et l’enseignement à distance.

La coopération entre toutes les personnes qui pourvoient aux besoins de la personne ayant des besoins spécifiques, respectera le rôle de la personne, des parents/tuteurs, des enseignants et des autres professionnels.

Il est essentiel de définir une terminologie commune pour assurer la réussite de la coopération.

Le maintien d’un réseau professionnel ou d’équipe pluridisciplinaire, quand il existe, est primordial pour le maintien et le développement de la compétence spécialisée. L’utilisation des services existants de manière coordonnée est indispensable.

Les centres de ressources constituent un modèle de coordination et de coopération.

La réussite d’un enseignement intégré implique une formation initiale et continue de qualité pour tous les enseignants, conduisant à des qualifications reconnues.

La personne ayant des besoins spécifiques, en consultation avec les parents/tuteurs, doit être l’acteur déterminant lors de la prise de décisions concernant sa vie.

Les autorités compétentes doivent clairement définir, améliorer, financer et appliquer les lois visant l’intégration.

 

Propositions

Bien qu’un long chemin a déjà été parcouru dans le domaine de l’intégration, mettant en évidence la prise en considération des principes énoncés ci-haut, et la mise en application des stratégies visant les « bonnes pratiques », il est important de souligner quelques propositions qui constituent encore des objectifs à atteindre :

Il est prioritaire de sensibiliser davantage l’opinion publique vis-à-vis des personnes ayant des besoins spécifiques. Le changement de mentalités constitue une priorité.

Il faut désigner un professionnel pour la coordination des aides possibles à fournir aux élèves ayant des besoins spécifiques, surtout en période de transition d’une structure scolaire à une autre.

Les établissements d’enseignement doivent encourager la mobilité des élèves à besoins spécifiques dans des programmes nationaux et européens. À cet effet, il faut garantir une information précise dans les différentes institutions.

Une coopération internationale des professionnels dans le domaine de l’intégration est une condition importante qui peut aider les établissements d’éducation en marche vers l’intégration.


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Dernière révision : mercredi 19 novembre 2014 – 11:55:00
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