Un texte d’Eugène Michel
Notre pensée effectue des cheminements qui se veulent logiques et qui permettent d’orienter nos actes pour notre bénéfice proche ou lointain. Nous sommes des personnes de raison, ou tout au moins, nous essayons.
« Tu as raison », rien ne fait plus plaisir à entendre. On ne le dit pas assez. Car telle est la difficulté entre les êtres : à partir du moment où l’on existe, comment juger soi-même que l’on a tort ? Vu de chaque forteresse individuelle ou nationale, on ne cède pas.
Cela mène au progrès, mais aussi aux guerres mondiales de 14-18 et 39-45 jusqu’aux conflits actuels ! Or, on peut difficilement considérer que les destructions relèvent de la raison.
La raison est une aptitude individuelle, mais elle dépend aussi d’un fonctionnement collectif destiné à augmenter les chances de survie des groupes. Les humains se souviennent qu’ils peuvent mourir de faim ou de froid. La pénurie, ou même la crainte de la pénurie, entraînent des ravages. Lorsque l’environnement et la concertation font soudain défaut, le risque survient d’installation d’un dictateur qui n’a plus rien à perdre.
Ne nous décourageons pas ! La raison pacifique apparaît comme une lutte sans victoires, mais elle est toujours gagnante ; elle œuvre pour les millénaires à venir.
06 janvier 2017
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