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Modification des programmes de 2002 sur l’apprentissage de la lecture

 

Arrêté du 24 mars 2006

Modifiant l’arrêté du 25 janvier 2002 fixant les programmes d’enseignement de l’école primaire


J.O. n° 76 du 30 mars 2006 – page 4758 – texte n° 18
B.O.E.N. n° 13 du 31 mars 2006
R.L.R. : 514-4
NOR : MENE0600958A
MEN – DESCO A1

Le ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche,
Vu le code de l’éducation, notamment son article L. 311-2 ;
Vu le décret n° 90-179 du 23 février 1990 ;
Vu le décret n° 90-788 du 6 septembre 1990, modifié par le décret n° 91-383 du 24 avril 1991 et le décret n° 2005-1014 du 24 août 2005 ;
Vu l’arrêté du 25 janvier 2002 relatif aux programmes d’enseignement de l’école primaire ;
Vu l’avis du Conseil supérieur de l’éducation du 22 mars 2006,
Arrête :

Article 1

Le III, intitulé « Cycle des apprentissages fondamentaux – cycle 2 », de l’annexe de l’arrêté du 25 janvier 2002 susvisé, partie « Maîtrise du langage et de la langue française », est modifié comme suit :

« Paragraphe 2.7

« Programmation des activités

« L’apprentissage de la lecture passe par le décodage et l’identification des mots et par l’acquisition progressive des démarches, des compétences et connaissances nécessaires à la compréhension.

« Au début du cours préparatoire, prenant appui sur le travail engagé à l’école maternelle sur les sonorités de la langue et qui doit être poursuivi aussi longtemps que nécessaire, un entraînement systématique à la relation entre graphèmes et phonèmes doit être assuré afin de permettre à l’élève de déchiffrer, de relier le mot écrit à son image auditive et à sa signification possible. Il est indispensable de développer le plus vite possible l’automatisation de la reconnaissance de l’image orthographique des mots. Cet apprentissage exige de conjuguer lecture et écriture.

« Savoir reconnaître des mots ne suffit pas pour lire une phrase ou un texte. Les élèves doivent apprendre à traiter l’organisation d’une phrase ou d’un texte écrit. Ils doivent aussi acquérir le lexique et les connaissances nécessaires pour comprendre le propos des textes qu’ils sont invités à lire.

« Le cours préparatoire est le temps essentiel de cet apprentissage. Celui-ci doit être poursuivi au CE 1 pour consolider la maîtrise du code, développer l’automatisation de la reconnaissance des mots et entraîner à la lecture de textes plus longs, plus variés, comportant des phrases syntaxiquement plus complexes. La lecture doit être prolongée et affermie par un travail régulier de production d’écrits. »

Article 2

Le directeur de l’enseignement scolaire est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui s’appliquera à compter de la rentrée 2006 et sera publié au Journal officiel de la République française.

Fait à Paris, le 24 mars 2006.

Gilles de Robien


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Notes

(1) Voici le texte original complet de cet alinéa. La phrase supprimée est mise en rouge :
L’un et l’autre aspect de la lecture doit être enseigné. Cela suppose une programmation précise des activités tout au long du cycle. La plupart des “méthodes” de lecture proposent aujourd’hui des programmes de travail équilibrés. L’appui sur un manuel scolaire de qualité se révèle un gage de succès important dans cet enseignement délicat, en particulier pour les enseignants débutant dans ce cycle. Toutefois, ce manuel ne peut, en aucun cas, être le seul livre rencontré par les élèves. La fréquentation parallèle de la littérature de jeunesse, facilitée par de nombreuses lectures à haute voix des enseignants, est tout aussi nécessaire et demeure le seul moyen de travailler la compréhension des textes complexes.
(2) Voici le texte original complet du paragraphe Programmation des activités, supprimé par cet arrêté :
Ces apprentissages sont au cœur de la plupart des méthodes d’enseignement de la lecture. La qualité des programmations proposées doit guider le choix des enseignants. Certains laissent se constituer ces connaissances au hasard des rencontres et des réactions des élèves (c’est le cas de la méthode “naturelle” proposée par Célestin Freinet), d’autres (en particulier les livrets proposés par les éditeurs) les organisent selon une progression qui combine complexité croissante des activités mises en jeu tant dans l’analyse que dans la synthèse et complexité croissante des relations entre graphèmes et phonèmes. Dans les deux cas, il importe d’aider les élèves à mémoriser ces informations, donc à leur permettre de les structurer de manière rigoureuse et de les réviser fréquemment.
Certaines méthodes proposent de faire l’économie de l’apprentissage de la reconnaissance indirecte des mots (méthodes globales, méthodes idéo-visuelles...) de manière à éviter que certains élèves ne s’enferment dans cette phase de déchiffrage réputée peu efficace pour le traitement de la signification des textes. On considère souvent aujourd’hui que ce choix comporte plus d’inconvénients que d’avantages : il ne permet pas d’arriver rapidement à une reconnaissance orthographique directe des mots, trop longtemps appréhendés par leur signification dans le contexte qui est le leur plutôt que lus. On peut toutefois considérer que la plupart de ces méthodes, par le très large usage qu’elles font des activités d’écriture, parviennent aussi à enseigner, de manière moins explicite, les relations entre graphèmes et phonèmes. Il appartient aux enseignants de choisir la voie qui conduit le plus efficacement tous les élèves à toutes les compétences fixées par les programmes (les compétences de déchiffrage de mots inconnus en font partie).

(3) On remarquera que ce nouveau paragraphe 2.7 réintroduit, dans son deuxième alinéa, au moins pour une part, la problématique de la compréhension des textes, évacuée par les modifications introduites par les alinéas précédents du même article, tout comme, d’ailleurs, le premier et le dernier alinéa de ce 2.7. Tout cela pour en arriver là ! Ce n’est plus le gouvernement des malades, c’est celui des homuncules ridicules.


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