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Chronique 1
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Un texte de M. Barthélémy
 

C’est la rentrée. Enfin, c’est ma rentrée, celle des élèves n’est prévue que dans une semaine. La troisième comme enseignant référent en charge du suivi de la scolarité des élèves handicapés de mon petit coin d’un département de la région parisienne. Le handicap est « à la mode » – quelques moyens supplémentaires ont été dégagés par le ministère. De trois référents en charge de 460 suivis, nous passons à 4,5. Les temps partagés sont légions dans l’Éducation nationale, pour le plus grand bien des personnels, et souvent garants de leur survie – au prix d’acrobaties incroyables pour assurer les missions au quotidien... Hasard (ou symptôme ?) : une collègue, sollicitée par sa hiérarchie, a préféré prendre un poste plus proche de ses compétences, une autre est en congé de maternité, la troisième en arrêt maladie. Nous ne serons qu’un et demi à faire la rentrée. Les coups de téléphone de parents ou d’enseignants inquiets commencent à déferler sur mon unique poste. J’ai pris la décision de ne donner suite qu’aux suivis des élèves de mon secteur : je ne peux pas me démultiplier, et l’institution doit bien prendre en compte ses propres dysfonctionnements.

Ce métier nouveau, je l’ai choisi. J’ai un souci ancien des formes marginales de scolarisation et un rapport personnel complexe au handicap. Aucun compte à régler, seulement l’envie d’aider à faire bouger les lignes, grâce à mon engagement, à ma bonne connaissance du terrain, à mes relations positives avec les partenaires. Je sens pourtant que cette année s’annonce difficile, alors que j’espérais qu’un rythme de croisière plus serein me permettrait d’être plus et mieux présent auprès des familles et des enseignants. Parce ce sont elles qui sont inquiètes pour leurs enfants, parce que ce sont eux qui accueillent ces derniers dans leurs classes, dans des conditions parfois surréalistes.

J’essaierai dans cette chronique de dire au plus près des faits ma vie professionnelle, semaine après semaine. Avec ses moments d’espoir et ses temps d’illusions perdues. Pour initier une réflexion globale sur la loi du 11 février 2005, aider à mieux appréhender le handicap à l’école, contribuer à une prise de conscience qui sera collective ou qui enterrera les pieuses intentions.

Demain, j’accueille les auxiliaires de vie scolaire, ce lumpenprolétariat de l’Éducation nationale en première ligne pour scolariser décemment les élèves handicapés. J’ai honte d’avance des conditions de travail que je vais leur rappeler, alors que je connais leur dévouement et leur implication. J’y reviendrai...

M. Barthélémy
26 août 2008

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Pour écrire à M. Barthélémy : “monsieurbarthelemy–AROBASE–gmail.com” (...en remplaçant bien sûr “–AROBASE–” par “@”)

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