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Chronique 27
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Un texte de M. Barthélémy
 

Des collègues des Bouches-du-Rhône créent leur association de référents. Sur les 43 que compte le département, 43 adhèrent ! Une première et, apparemment, unique tentative pour fédérer les énergies.

Est-ce à dire que la fibre associative serait plus développée à Marseille qu’ailleurs ? Ou le sens d’un engagement commun ? Ou la maltraitance institutionnelle plus grande qu’il faille la contrer ? Ou, à l’inverse, la bienveillance plus importante qui motiverait encore plus les troupes ?

Mais une association de référents pour quoi faire ? L’annonce faite sur Crysalis précise que « l’objet statutaire de cette association est :

• la reconnaissance, la valorisation et la défense de la fonction et de l’exercice du métier d’enseignant(e) référent(e) pour la scolarisation des élèves handicapés

• l’échange et la mise en commun de réflexions et de pratiques professionnelles ».

Et si j’appelle de mes vœux depuis longtemps le second, la première me laisse interrogateur.

Que, à équivalence de fonction et de missions, telle catégorie d’enseignants souhaite échanger et débattre, réfléchir à ce qui constitue le cœur de sa profession, quoi de plus « naturel » - d’autant que le métier est de création récente et nécessite que l’on se penche collectivement sur ce qui le constitue.

Que la division du travail à l’œuvre dans l’Éducation nationale comme ailleurs, et finement décrite en son temps, et de manière non dépassée, par Marx, conduise à un émiettement des spécificités, des tours de main professionnels et des revendications, je ne m’en étonne guère. Marx écrivait aussi que ce serait l’un des moyens que le Capitalisme utiliserait pour s’imposer aux masses en divisant leur sentiment d’appartenance au même contenant des forces de production.

Mais que dans notre société investissant si peu dans les partis politiques et les syndicats, chaque catégorie professionnelle ressente le besoin de s’associer, reportant sur une loi de 1901 positivée a priori les reproches formulés à l’encontre de ceux-là considérés, et parfois à juste titre, négativement, ne laisse pas de m’interroger.

Ce que montre l’investissement associatif, important (et néces­saire), c’est que les bonnes volontés ne manquent pas, qu’elles sont prêtes à donner du temps (et de l’argent) à une « cause » qui les subsume. La question se pose alors de comprendre pourquoi elles ne s’investissent pas dans les supports-relais qui participent du jeu démocratique, si peu « chez nous », tellement plus chez nos voisins.

Je n’ai pas de réponse, bien sûr, autres que toutes faites – quelques uns de nos bons sociologues s’y cassent les dents depuis longtemps.

Je souhaiterais simplement que l’on m’éclaire sur ce que nos syndicats généralistes d’enseignants ne pourraient pas prendre en compte dans notre métier de référents de l’ordre de « la reconnais­sance, la valorisation et la défense de la fonction et de l’exercice du métier d’enseignant(e) référent(e) pour la scolarisation des élèves handicapés ».

Je veux dire en dehors des mots d’ordre ressassés à plus soif et qui ont perdu toute substance, des efferts pervers de la cogestion dans laquelle certains s’enlisent, de l’abandon de ce qui faisait la petite voix différente de certains autres...

M. Barthélémy
24 mars 2009

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Pour écrire à M. Barthélémy : “monsieurbarthelemy–AROBASE–gmail.com” (...en remplaçant bien sûr “–AROBASE–” par “@”)

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