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Un texte d’Eugène Michel
 

La fantaisie périclite dans notre société. On finit même par se demander ce que signifie ce mot. L’exclamation « C’est un fantaisiste ! » frôle le mépris. On y perçoit aussi de la misogynie car « Elle est pleine de fantaisie » devient un compliment.

Par la tenue vestimentaire, les bijoux, le maquillage, les propos, la femme peut s’adonner à la fantaisie ; tandis que l’homme doit se montrer sérieux et combatif. Ces clichés perdurent.

Cependant, « fantaisie » ne manque pas de faire penser au terme anglais « fantasy ». Alors, le mot prend de l’ampleur : on invite l’imaginaire.

De sorte que la fantaisie serait l’arbre qui cache la forêt. Qu’on le veuille ou non, chacun agit et vit selon sa fantaisie, chacun invente son monde, depuis les mythologies anciennes jusqu’aux rêves de gloire.

On peut penser que vivre sans fantaisie, aux deux sens du terme, relève du drame : l’existence devient insupportable car elle se met à peser au-delà de la gravitation. Si craindre un excès de fantaisie est légitime, son absence complète pose problème.

Il y aurait donc deux fantaisies chez les humains : la visible, immédiate, distrayante, festive, et la cachée, différée, onirique, fabuleuse. À travers les joies et les souffrances, on tente de ne se priver ni de l’une ni de l’autre.

 
07 mars 2016

 
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Dernière révision : lundi 07 mars 2016 – 16:30:00
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