Un texte d’Eugène Michel
À tout moment, le corps fonctionne dans sa totalité par les sens, les gestes et le langage pensé, parlé ou écrit. Mais exister dans une subjectivité, pour les êtres humains, c’est posséder une intimité : garder des parts de soi pour soi dans la relation à son propre corps, ce qui inclut la pensée bien sûr.
L’intimité crée l’unité de l’être. Elle représente la part centrale qui favorise la prise de conscience de soi-même et de l’autonomie.
Le bonheur relève sans doute d’une relation harmonieuse avec l’intimité. Comment est-ce que j’écoute mon être dans toutes ses particularités ? Quel est mon discours intérieur ?
L’intimité, par définition, se protège d’autrui. Il faut savoir garder un secret de soi, qu’il appartienne au passé, au présent ou à l’avenir. Au plus intime réside la vision complète de soi.
Mais en même temps, l’intimité n’aurait pas de sens si elle ne se partageait pas. Cela requiert des personnes choisies avec qui la confiance s’est construite d’une façon durable.
Ce que l’on partage reste toujours partiel puisque nul n’est exactement semblable à soi. L’intimité revient à comprendre que l’unicité de l’être ne produit pas de la solitude, mais au contraire permet l’attachement à autrui.
02 mai 2016
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