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Un texte d’Eugène Michel
 

Même s’il peut se déplacer à loisir, l’être est inséparable de son environnement. Le lieu le nourrit en toutes les composantes de sa réalité corporelle. Nous sommes très attachés au lieu pour la simple raison que nous lui appartenons.

À commencer par le premier lieu, celui de la naissance ou des premières années. La rupture avec un lieu d’origine est d’autant plus cruelle qu’elle se produit tôt dans une vie, ou de façon contrainte ou multiple.

Plus on a vécu dans le même lieu apprécié, plus nous y sommes attachés. Vivre dans le même lieu pendant de nombreuses années provoque une concomitance intense des souvenirs.

Et retourner dans des lieux inchangés du passé génère une émotion intense. Quoi ! J’étais là il y a dix, vingt, trente ans... Il y a de la reconnaissance dans les retrouvailles. Et l’on a l’impression d’une permanence absolue de soi-même.

Les lieux savamment protégés dans la mémoire affective ne se séparent pas des êtres en qui ils sont gravés. Et lorsque le souvenir des personnes s’ajuste exactement à la géographie, alors le temps et l’espace fusionnent pour sublimer le réel.

Dans le paysage aimé ou retrouvé, l’immuabilité nous interroge : sommes-nous plus qu’une brise légère qui agite à peine le feuillage d’un peuplier ? Plus que ce parfum des tilleuls soudain en fleurs ?

 
30 mai 2016

 
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Dernière révision : lundi 30 mai 2016 – 21:30:00
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