Un texte d’Eugène Michel
Il y a une grande beauté dans les métiers. Au royaume du savoir-faire, chacun est à sa place. Mais quel savoir-faire ?
Autrefois, les gestes étaient transmis de père en fils, de mère en fille, ou de maître à compagnon. On ne vivait pas longtemps, les femmes enfantaient chaque année, les hommes se réservaient des tâches bien spécifiques.
Aujourd’hui, les professions sont accessibles aussi bien aux femmes qu’aux hommes. La diversité des activités éblouit.
On observe deux destinées : avoir un métier pour toute la vie ou changer plusieurs fois. Le premier groupe possède le plus souvent des compétences d’une haute technicité gestuelle ; le second groupe est orienté vers l’écrit.
Dans les extrêmes, on peut se sentir prisonnier d’une profession ou ne pas parvenir à la mettre en œuvre. Des travailleurs choisissent de faire carrière. (Rien à voir avec l’extraction des pierres, l’étymologie n’est pas la même.) À l’inverse, par absence de transmission ou par goût de l’aventure, d’autres ignorent la stabilité.
Impitoyablement, les rémunérations sont proportionnelles à l’utilité immédiate combinée à la rareté.
03 octobre 2016
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