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Chronique 33
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Un texte de M. Barthélémy
 

Tous les ans, c’est la même chose : j’ai beau préciser dès le début de l’année que les orientations vers les CLIS ou les UPI doivent être bouclées pour fin mars, et le rappeler ensuite, afin que l’EPEL évalue la situation, que la CDA prononce l’orientation et que l’IA signifie l’affectation, tous les ans des élèves se révèlent « handicapés » à deux mois des grandes vacances, particulièrement ceux qui achèvent leur GS, leur CE1 ou leur CM – comme si le passage de cycle correspondait à « une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques »...

Les CLIS ont été créées en 1991. Les UPI datent de 1995. Les enseignants ne sont certes pas friands de la lecture des textes officiels. Et le paysage a été brouillé par le maintien quasi officiel des classes de perfectionnement, renommées CLIS E, dans de nombreux départe­ments. Sans compter qu’une lecture particulièrement extensive de la circulaire 2002-113 a permis à certains inspecteurs d’ouvrir des classes d’adaptation fermées (...) qui avaient la même vocation à scolariser les élèves en très grande difficulté scolaire sans qu’ils fussent pour autant handicapés.

Mais cette méconnaissance des textes signe aussi la nécessité ressentie, dans un contexte où la différenciation n’est jamais entrée dans les mœurs pédagogiques, faute de formation et de moyens, d’offrir aux élèves les plus loin des apprentissages un cadre souple et rassurant, à petit effectif, avec un enseignant spécialisé – sans passer pour autant sous les fourches caudines du handicap.


Ce qu’expriment les collègues, tous les ans à cette époque de l’année, c’est leur rage de voir qu’un élève fragile, de toute fin d’année, longtemps hospitalisé à la naissance, évoluant dans un milieu dont les valeurs ne sont pas celles de l’école ou économiquement déshérité, doive désormais être reconnu handicapé afin de pouvoir être maintenu à l’école maternelle, bénéficier de l’accompagnement d’un aide-éducateur ou voir aménagé son parcours scolaire.


Ce qu’ils expriment aussi, c’est leur rage de voir que les moyens alloués au handicap, qui restent constants, diminuent de fait pour ceux qui en relèvent vraiment puisque le nombre de ces derniers augmentant considérablement pour englober les élèves en difficultés divise d’autant les dits moyens.


En d’autres termes, ce que disent ces collègues lorsque la panique les prend au moment où ils doivent confier leurs élèves en échec à la classe supérieure, c’est : « tous les élèves en difficulté à l’école ne sont pas handicapés ».

Et c’est aussi : « enfants handicapés : pour des réponses adaptées aux besoins spécifiques de chacun ».

M. Barthélémy
19 mai 2009

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Pour écrire à M. Barthélémy : “monsieurbarthelemy–AROBASE–gmail.com” (...en remplaçant bien sûr “–AROBASE–” par “@”)

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