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Les établissements médico-sociaux dépendent, depuis la loi HPST (hôpital, patients, santé, territoires) de 2009 des Agences Régionales de Santé. Celles-ci font des enquêtes flash afin d’avoir une première évaluation de la mise en œuvre par l’établissement des préconisations qui importent dans les priorités d’action établies. C’est à travers ce genre d’outils qu’on peut voir quelles sont les préoccupations prioritaires de l’administration qui pilote les établissements, priorités qui le deviennent aussi en cascade pour les responsables des établissements et pour les professionnels de terrain. C’est ce qu’on pourrait qualifier d’administration ou de politique technocratique.

Ainsi l’enquête Flash 2015 comporte 5 rubriques :

En dehors de la troisième rubrique, qui manifeste une préoccupation d’ancrage social, les autres rubriques sont délibérément soucieuses de problématiques sanitaires. La loi du 11 février 2005 mettait en avant la participation des personnes handicapées, ou en situation de handicap, leurs droits, leurs ancrages dans les environnements sociaux de tous, l’école, la formation, le travail, le logement, les transports, ... et la santé. Un établissement médico-social était un établissement de vie (ou d’éducation), où il fallait se préoccuper, de manière sans doute plus vigilante, de santé et de soins.

À la lecture de ces rubriques, on peut penser que les établissements médico-sociaux deviennent des établissements de soins, dans lesquels, accessoirement, on vit aussi, on éduque aussi ! À l’image de l’hôpital, également piloté par les ARS, la préoccupation sanitaire (prévention, soins, santé) devient prédominante, reléguant les problématiques et les préoccupations « sociales » comme des éléments subsidiaires. La personne en situation de handicap redevient un patient dans les préoccupations de l’administration et des directions des établissements, après avoir été un usager et bien loin ici de devenir un citoyen. Les usagers seront biens soignés et, dit l’expression, « les vaches seront bien gardées » !

À travers cette « police administrative » des établissements, c’est toute une culture de l’usager à soigner qui se met en place, en lieu et place d’une culture de participation et de citoyenneté. Et ce n’est pas la participation à son projet ou à un groupe d’expression qui le mettra en situation d’accès à la citoyenneté dans l’environnement de tous.

 
Un texte de Jean-Yves Le Capitaine
07 avril 2016

 
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Dernière révision : samedi 26 novembre 2016 – 14:30:00
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