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Chronique 24
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Un texte de M. Barthélémy
 

L’enseignant référent fait recette... Non ! Je ne veux pas dire qu’il est grassement rémunéré ! Je veux seulement signifier qu’entre les collègues désorientés des RASED en cours de démantèlement qui cherchent à se reconvertir et les préconisations de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Egalité (HALDE) concernant la scolarisation des enfants handicapés, l’enseignant référent est à la fête.

La dernière demande que cet « acteur central des actions conduites en direction des élèves handicapés » (arrêté du 17/08/06) – tellement « central » qu’il n’existe pas dans le texte de la loi du 11 février 2005 et que c’est un décret subreptice promulgué à la veille de la mise en œuvre effective de la loi qui l’institue (décret du 30/12/05) –, « ait les moyens réels d’être cet “élément pivot”, identifié clairement par les parents, les enseignants et les collectivités territoriales, sans lequel le suivi du parcours de formation de l’élève et sa continuité ne saurait être réalisés ».

Et, pendant ce temps, les premiers sollicitent « à tour de bras » des entretiens avec les IEN ASH pour être inscrits sur la liste d’aptitude aux fonctions d’enseignants référents.

Que les uns ne sachent plus comment faire reconnaître leurs compétences qu’un ministre obtus persiste à ne pas estimer, cela se comprend. Que la HALDE appuie la revendication de « veiller à une présence suffisante des enseignants référents, avec de réels moyens, dans les établissements scolaires de leur secteur d’intervention (et de les) encourager à être une source d’informations auprès des respon­sables d’établissements scolaires et autres enseignants qui s’inter­rogent », cela ne peut que me réjouir.

Alors, d’où me vient ce sentiment désagréable qui me conduit à penser que le problème, une nouvelle fois, est mal posé ?

J’appelle bien évidemment de mes vœux la multiplication des enseignants référents et l’augmentation de leurs moyens de fonctionner. Mais qui va enfin poser la question de leur formation ? Certes, les CAPA-SH, qui n’ont jamais réussi à remplacer les CAPSAIS, sont eux-mêmes en cours de délitement. Mais ne conviendrait-il pas, vu l’importance de leurs missions et de l’enjeu de société sous-jacent, que les enseignants référents bénéficient d’une formation d’un an, en sus de leur spécialisation actuelle, pour aborder les connaissances institutionnelles, partenariales, médicales, pédagogiques avec lesquelles ils jonglent toute la journée, sans les maîtriser toutes ni complètement ?

De même, je ne peux que me réjouir de la lutte affichée contre les discriminations auxquelles peut conduire le handicap. Mais qui va enfin s’interroger sur les effets pervers de la position de principe qui postule que le lieu premier de la scolarisation des élèves handicapés, c’est nécessairement l’école de leur quartier sans que soient aucune­ment modifiées les conditions de leur accueil ?

Je le savais bien : les vacances ne me valent rien, voilà que je me (re)mets à « utopier »...

M. Barthélémy
03 mars 2009

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Pour écrire à M. Barthélémy : “monsieurbarthelemy–AROBASE–gmail.com” (...en remplaçant bien sûr “–AROBASE–” par “@”)

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