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Voici venu le temps des réformes – une nouvelle fois, donc...

 

 
Un texte de Pascal Ourghanlian


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Le CAPA-SH remplace le CAPSAIS, créé en 1987 sur le défunt CAEI, lui-même créé en 1963 pour former les instituteurs spécialisés travaillant dans les classes de perfectionnement créées en 1909 et dotés du CAEA.

Il y a là, à mon sens, plus qu’un changement d’appellation – un véritable changement d’orientation.

Le temps de la formation, tout d’abord. Au-delà de la diminution du nombre d’heures qui lui est consacré – et ce n’est pas un détail, puisque l’on passe d’une année complète, soit 36 semaines, à 16 semaines, dont trois l’année précédant la « prise de fonction » –, cette formation nouvelle n’est pensée que sur le mode de la formation « en alternance » ou, plus prosaïque­ment, « en cours d’exercice ». Fini le temps hors du temps qui permettait d’investir un espace autre, celui de la formation, véritable mise à distance d’une pratique sur laquelle un retour réflexif était possible, autorisé, valorisé. Bonjour le temps de « la tête dans le guidon » : quiconque sait le marathon quotidien du travail en RASED, qui rétrécit le temps dans le même temps qu’il émiette l’espace, imagine combien il sera difficile de poser sur sa pratique un regard critique, tout en préparant, de front, un mémoire professionnel et une épreuve en situation.

Le contenu de la formation, ensuite. Le programme du CAPSAIS de 1987, peu connu mais toujours en vigueur, et les référentiels de compétences de 1997 n’étaient, certes, pas exempts de reproches ou de cohérence discutable. Ce que l’on peut imaginer pour le CAPA-SH ne laisse pas d’interroger :

Le sens de la formation, enfin. « Il est institué un certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap (CAPA-SH) destiné à attester la qualification des enseignants du premier degré (...) » Il s’agit donc de qualifier des personnels, histoire que les statistiques ne fassent plus apparaître le nombre important de postes pourvus par des « faisant fonction ». L’esprit d’une formation de qualité n’est pas conforme à la logique marchande qui continue de justifier les réformes en cours : une information semble suffisante.

Il en sera, bien sûr, de cette nouvelle formation comme du reste dans notre vénérable institution : elle sera ce que les formateurs en feront, ce que les personnels « en formation » en induiront et ce que le terrain renverra comme besoins, manques, insuffisances, réussites, etc.

Mais, dans ce cas, à quoi bon de nouveaux textes ? L’Éducation nationale siègerait donc durablement à Bercy ?

Le pire n’est jamais sûr, certes. Mais il est des conditions facilitantes...

Pascal Ourghanlian
Janvier 2004

 
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